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Dérapage du déficit public : Michel Barnier espère que la commission d'enquête déterminera "les chiffres, les faits, la vérité"
information fournie par Boursorama avec Media Services 16/10/2024 à 13:13

Michel Barnier à l'Assemblée nationale, à Paris, le 15 octobre 2024. ( AFP / ALAIN JOCARD )

Michel Barnier à l'Assemblée nationale, à Paris, le 15 octobre 2024. ( AFP / ALAIN JOCARD )

"Il y a eu un emballement" à cause de l'épidémie de Covid, de la guerre en Ukraine et de l'inflation, a reconnu le Premier ministre Michel Barnier mardi 15 octobre lors de la séance de questions au gouvernement à l'Assemblée nationale mardi 15 octobre.

Le dégradation inattendue du déficit public, prévu à 6,1% du PIB cette année, soit 50 milliards d'euros de plus que les 4,4% votés l'an dernier, est historique. Pour faire toute la lumière sur cette situation, mardi 15 octobre, l'Assemblée nationale a ouvert la voie à la création d'une commission d'enquête, réclamée par les oppositions de droite comme de gauche. Le Premier ministre Michel Barnier souhaite qu'il en sorte "la vérité".

La "dérive" a d'abord été pointée par l'allié du Rassemblement national Eric Ciotti, qui a fait valoir la semaine dernière le "droit de tirage" de son groupe UDR pour obtenir une commission d'enquête sur le sujet. Dans la foulée, l'Insoumis Eric Coquerel a fait connaître son intention de solliciter pour la commission des Finances - qu'il préside - des pouvoirs d'enquête "afin d'étudier les causes de la variabilité des prévisions fiscales et budgétaires et de l'évolution des déficits publics ces dernières années". Deux initiatives concurrentes que la Conférence des présidents de l'Assemblée a décidé mardi matin de "joindre", avec l'accord de l'UDR moyennant un poste de co-rapporteur.

"On a mal maîtrisé la sortie de crise", explique Michel Barnier

Le tout avec la bénédiction de Michel Barnier, qui a estimé mardi dans l'hémicycle que cette commission d'enquête devrait "déterminer les chiffres, les faits, la vérité et la dire aux Français". Interrogé par Eric Ciotti lors de la séance de questions au gouvernement, le Premier ministre en a profité pour livrer son analyse : "Il y a eu un emballement" à cause de l'épidémie de Covid, de la guerre en Ukraine et de l'inflation, a-t-il reconnu, puis "on a mal maîtrisé la sortie de crise".

Manière de justifier l'effort affiché de 60 milliards - dont 20 de hausses d'impôts et 40 de réduction des dépenses - pour redresser les comptes, tout en renvoyant la patate chaude à ses prédécesseurs. Premier visé, l'ex-ministre de l'Economie Bruno Le Maire réunissait justement quelques-uns de ses soutiens dans un restaurant à proximité de l'Assemblée. Un simple "déjeuner entre amis, prévu de longue date", a-t-il assuré à la sortie, où de nombreux journalistes l'attendaient.

"La vérité apparaîtra plus tard"

Mais l'ancien patron de Bercy est déjà sur la défensive. Quelques jours après avoir assuré à France 2 que "la vérité apparaîtra plus tard", il a décidé de couper court à toute sollicitation de la presse. "Une commission d’enquête parlementaire sur les finances publiques a été mise en place. Je me tiens naturellement à sa totale disposition. Je répondrai à toutes ses questions en toute transparence", a-t-il tout de même déclaré sur X mardi soir. Les autres convives se sont chargés de plaider sa cause, à l'instar de la députée macroniste Olivia Grégoire rappelant "la coupe de 10 milliards d'euros" annoncée par Bruno Le Maire en février, puis les 16,5 milliards supplémentaires gelés en juillet de concert avec l'ex-Premier ministre Gabriel Attal.

Celui-ci avait aussi souligné le 6 octobre sur TF1 avoir préparé un budget 2025 intégrant "quinze milliards d'économies". "En huit mois nous avons identifié ou réalisé 40 milliards d'euros d'économies", a-t-il plaidé. Sur France Inter lundi, Gabriel Attal avait accueilli favorablement la perspective d'une commission d'enquête, jugeant "toujours positif quand le Parlement fait son travail d'évaluation".

Parmi les députés du parti présidentiel Renaissance, on estime que "tout est transparent" et qu'"il ne faut pas s'attendre à grand chose" avec la commission d'enquête. Et on encourage le gouvernement à se saisir d'une certain nombre de mesures pour atténuer le déficit 2024, comme l'introduction dans le budget 2025 de mesures rétroactives. Habituel aiguillon du gouvernement, le Sénat ne sera pas en reste, et va relancer ce mercredi sa mission d'information sur la dégradation des comptes publics, selon une source parlementaire. Cette instance, qui s'était illustrée en début d'année en effectuant un contrôle à Bercy, prévoit un nouveau cycle d'auditions dans les prochaines semaines au sein de la commission des Finances de la chambre haute.

4 commentaires

  • 16 octobre 14:08

    Toute la vérité, rien que la vérité ! 1) La France est en déficit depuis 1978 2) En 2002 la France a dépassé les 60% de detet versus PIB, rien n'a été fait depuis ! 3) En 33 ans de budget seulement 9 budgets ont respectés les critères de Masstrichtt ! 4) Les Français sont "drogués" à l'aide social et défiscalisation quand ils ne payent pas d'IR, la TVA et la CSG !


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